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J'ai déjà écrit et parlé plusieurs fois sur Jacques-Louis Lions, en particulier, pour la remise de l'épée, pour ses soixante ans et pour ses soixante-dix ans ; au travail dans la joie du Maître a répondu le discours dans la bonne humeur de l'élève, et même souvent sur le ton de la plaisanterie qu'il aimait tant. Aujourd'hui, la joie, la bonne humeur, les plaisanteries sont parties, il ne nous reste plus que la tristesse et même la révolte.
Les hommes naissent tous égaux, dans leur grande générosité les textes officiels le disent, mais les chansonniers répliquent qu'il y en a de plus égaux que d'autres, et par complémentarité, il y en a de plus inégaux que d'autres : nous savons que Jacques-Louis Lions était de ceux-la. Je me suis toujours demandé comment ce diable d'homme pouvait avoir autant de qualités réunies, des qualités dans un vaste panorama de domaines : le visionnaire, le mathématicien, le pédagogue, le chercheur, le dirigeant, le guide, le conseiller, l'homme, l'ami ; bien sûr, il fallait que le terrain soit fertile, mais par quel mécanisme, il s'est révélé le meilleur dans tant de domaines ? Comment expliquer une innovation constante et une créativité sans fin chez un même homme ? Comment faire tout seul, le travail de 20 compétences distinctes réunies ? Et cette énergie débordante, sans cesse renouvelée ? Comment planer bien au-dessus des autres et rester simple et accessible ? C'est le mystère des grands hommes.
A l'inégalité devant la vie répond l'égalité devant la mort ; Mozart et Picasso sont morts, mais aussi des Rothschild et des Rockefeller sont morts, des Martin et des Dupont aussi. Nous sommes tous égaux devant la mort. Mais il est difficile d'admettre qu'une telle mécanique intellectuelle, qu'un tel générateur d'idées et d'énergie, que celui qui savait si bien faire émerger des individus et des idées partout dans le monde, que l'ami se soit éteint.
Cette impuissance nous révolte, mais que faire ? Il nous reste une tristesse profonde. Andrée, Pierre-Louis, Lila, Dorian, nous partageons votre peine.
Puissions-nous, nous ses anciens élèves, rester dignes de celui qui
fut notre patron, de celui qui était devenu notre ami ?
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Témoignage parus dans
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MATAPLI 66 (octobre 2001) pages 17-41.
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