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Je suis arrivé à Paris au
mois de septembre 67 sur la suggestion de J. S. Silva,
mon directeur d'études à Lisbonne, un analyste renommé, d'aller
préparer une thèse avec J.-L. Lions qu'il connaissait
personnellement. La première rencontre a eu lieu à l'Ihp où Lions
avait son bureau à l'époque. Après m'avoir
écouté, il m'a dit : "la recherche dans le domaine des
distributions est finie ; maintenant il faut faire des équations aux
dérivées partielles". Ensuite il m'a conseillé de lire quelques
chapitres de son livre de chez Springer et de suivre des cours de Dea,
ce que j'ai fait. Quelques mois plus tard, après l'époque
troublée de mai 68, j'ai rédigé quelques feuilles avec des petits
résultats que je lui ai données à lire. Sa réponse par écrit a
été trés encourageante :"C'est bien. On peut se tutoyer. Voici
ce que tu dois faire maintenant...". C'était bien parti! Quand j'ai
terminé la rédaction de ma thèse vers la fin 70, je lui ai
demandé s'il fallait faire la thèse complémentaire, facultative
à l'époque. Il m'a répondu tout de suite :"tu dois faire comme
tous les français". C'est ce que j'ai fait avec P.
Priouret qui m'a donné un sujet trés intéressant dans le domaine
des probabilités. Finalement, lors de mon retour à Lisbonne, en
octobre 71, Lions m'a proposé comme tâches prioritaires de faire
revivre le journal de recherche Portugaliae Mathematica et d'essayer
de développer la recherche en Analyse numérique au Portugal. Je crois
que, avec l'aide de plusieurs collègues, notamment A.
Pereira Gomes, on a réussi la première tâche. Pour la
deuxième, je dois avouer qu'on a réussi uniquement en partie,
peut-être
à cause du développement embryonnaire de l'industrie portugaise.
Après mon retour à Lisbonne et pendant presque trente ans, j'ai
toujours pu compter avec l'appui explicite de Lions. Peu avant son 70ème
anniversaire, j'ai eu le plaisir de le présenter à l'Académie
des Sciences de Lisbonne lors de son
élection comme membre étranger, environ 250 ans après
l'élection de Jean D'Alembert pour le même poste!
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Témoignage parus dans
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MATAPLI 66 (octobre 2001) pages 17-41.
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